Le festival d’Art : "Partage des Arts " jusqu’au 21 septembre, à quelques kilomètres d’Avignon, l’Isle sur la Sorgue appelée la Venise comtadine
L’Isle sur la Sorgue invite le visiteur à découvrir des œuvres contemporaines dans de superbes sites patrimoniaux habituellement fermés au public.

Chaque visite est une surprise, celle d’œuvres d’art dans de magnifiques pépites architecturales, en plein cœur de la ville, qui devient leur terrain d’expression avec cette liberté de part et d’autre qui laisse place à la poésie.
Ce festival s’adresse à tous et pas seulement aux collectionneurs, précisent Bruno Poyet son président et Olivier Talon ainsi qu’Anne Revol, ses trois organisateurs. Les lieux jouent avec une certaine magie. Ils ne souhaitaient pas un Salon, mais un partage comme le nom du festival l’indique, et de sortir de milieux fermés.
Ces passionnés expliquent que les choix des artistes n’ont pas été réalisés par rapport à leur notoriété, même si certains sont des artistes prestigieux et reconnus internationalement, mais qu’ils ont été choisis également par l’émotion qu’ils dégagent.
L’Art en grand comme l’explique Bruno Poyet s’entend dans plusieurs sens, à la fois par la dimension qu’évoque l’Art, mais aussi son intensité émotionnelle.
Les sens s’éveillent par la richesse de ces tableaux ou sculptures dans les sites, qui sont d’une richesse patrimoniale très importante, et dans un intérieur parfois presque en chantier où l’on retrouve encore des traces de papier peint, de moulures. Entre la richesse de l’extérieur et la matière brute des murs, on y découvre les œuvres. La douceur des créations, même si elles représentent la tristesse ou la douleur, avec les matériaux qui contrastent avec la beauté de l’extérieur , apportent une dimension particulière.

Au-delà de ces visites, le festival a présenté des temps forts avec des artistes, des conférenciers, des performances et des animations, sans oublier la rencontre avec les scolaires. Et c’est peut-être grâce à eux le vrai succès de ces rencontres, de cette transmission, à savoir l’éveil des scolaires, des enfants à l’art, à la culture et à leur donner envie de suivre cette voie de connaissance. C’est également un lieu d’échanges informels entre les artistes et les visiteurs.
La capsule Vortex et le jardin aux 12 mains.
Partage des arts offre aussi une visibilité à des jeunes talents, étudiants aux beaux-arts avec « la capsule Vortex » qui est une sélection de jeunes artistes d’écoles supérieures d’art. Créé en 2024, lors de la biennale d’Aix, elle permet aux professionnels et amateurs d’art de découvrir la scène artistique émergente. Et cette sélection de jeunes artistes n’a pas laissé le public indifférent. Réalisée avec six artistes émergents, le jardin aux 12 mains est une œuvre insolite qui a nécessité l’apport notamment de plus d’une tonne de gazon Vous y trouverez des œuvres composées de crustacés, d’insectes, et même d’automates. Entre Laura Esparch et ses diplodocus, Loïc Bousquet Rouillé et ses insectes ainsi que l’évocation touchante en lien avec sa grand-mère, Merveille Kelekele et ses créatures mystérieuses, Arthur Coquille Hopfner et son univers d’automates, Mathilda Munsch, ou Bastien Clar Kellens et son partage d’idées pour aboutir à ce vaste tableau, dans lequel il y introduit ses propres œuvres, Tous partagent dans cet univers onirique leurs rêves, leur questionnement sur la vie et le monde entre poésie et errances spirituelles.
Un parcours patrimonial à la découverte de 38 artistes majeurs
Et l’intensité des lieux se ressent par la différence de pratiques artistiques, de connexions dans des lieux différents. Suivez ce cheminement à la découverte de l’histoire de la ville. Le premier, le grenier public, est un ancien lieu de stockage des grains à partir de 1779. La Chapelle des Pénitents bleus, a été réalisée en 1766 et a accueilli une confrérie religieuse et laïque aux missions humanitaires et sociales. Le magnifique édifice de la tour d’argent, édifice du XII e siècle a une remarquable coupole investie par les artistes dont Christelle Balbinot qui, en tressant des fils métalliques crée des œuvres magiques qui semblent bouger et prendre possession de l’espace en en un jeu d’ombres et de lumières.
La nanochapelle de la collégiale Notre-Dame des Anges fait découvrir l’œuvre d’Eva Ramfel, une invitation au voyage imaginaire.
Le cinéma et ses salles d’exposition accueille des artistes locaux tandis que l’Hôtel de Brancas, ancien hôtel particulier, reçoit plusieurs artistes comme David Daoud, peintre international, Odile de Frayssinet est ses techniques de tissage pour sa forêt magique ou encore Célia Maulan qui présente son œuvre, parfois accompagnée de la musique de Léo Delibes et de ses tissus et papiers vaporeux aux influences du Japon.

Chaque visiteur ressent ces œuvres suivant ses émotions, et son approche de l’art et du monde, suivant sa propre philosophie. Il s’établit une connexion plus ou moins étroite avec ses artistes qu’il faut découvrir. Aussi est-il impossible de citer tous ces artistes, tant ils sont différents et c’est ce qui fait la force et la richesse de ce festival. Son Président ne souhaite pas encore parler de l’édition 2026 mais on se doute que la prochaine édition permettra de belles rencontres, toujours dans un esprit de partage, pour une invitation à vivre l’art.
Ysabelle Jolly